Puissions-nous être des sentinelles de l’espoir dans les nuits du monde !

One Column

« En lui était la vie, et la vie était la lumière de l’humanité, et la lumière brille dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas saisie. »
Jean 1:4-5

La nuit est le symbole de nos peurs, de notre insécurité. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde plein de contradictions, de conflits et de guerres, et nombreux sont ceux qui s’interrogent : « Quand cette nuit finira-t-elle ? »

Chacun vit la nuit. Naissance et mort alternent dans notre existence, tout comme le jour et la nuit font partie de la vie, du temps ; ils nous marquent de manière irréversible. La nuit a été conçue dès l’origine. Elle a été placée là pour distinguer et comprendre : on ne pourrait pas comprendre le jour sans la nuit (voir Gn 1,3-5).

 

L’expérience de la nuit est partagée par toutes les religions. Selon le théologien André Feuillet, elle « […] est le temps où l’histoire du salut a été privilégiée ».

Pour l’Israélite, la nuit est un événement plein de souvenirs, de promesses, d’espoirs. Dans les nuits de Jésus coexistent la joie et la souffrance, l’exaltation et les pleurs, la certitude et le doute, l’espoir et l’angoisse.

Un ancien texte rabbinique, appelé Le poème des quatre nuits, raconte qu’à quatre reprises, Dieu a veillé toute la nuit (lors de la Pâque) pour apporter le salut. La première nuit fut celle de la Création, la deuxième celle de l’Alliance, la troisième celle de la délivrance de l’esclavage en Égypte et la quatrième celle du Messie. C’est la nuit de la Pâque, une nuit déterminée et réservée pour le salut de toutes les générations d’Israël.

Dans la réinterprétation chrétienne, la quatrième nuit est la nuit du Christ ressuscité. La nuit de la veillée pascale recompose toute l’histoire du salut. C’est la nuit de toutes les nuits, dans laquelle la puissance de l’amour vainc la mort.

 

Pour les chrétiens d’aujourd’hui, plus que jamais, le message de la résurrection doit embrasser le principe de l’espérance. Il existe un lien très étroit entre la vertu théologique de l’espérance et la catégorie de la nuit. L’espérance est une vertu nocturne, un exercice d’attente. La nuit et l’espérance se confondent presque, s’identifient l’une à l’autre et deviennent des compagnons dans notre lutte pour vivre et aimer.

Dans l’incertitude des crises actuelles, ayons une attitude positive, reconnaissant que la nuit est une matrice de vie, un lieu d’espérance où attendre l’aube (voir : Mt 28,1-9 ; Mc 16,1-8 ; Jn 20,1-10). Ayons la capacité d’imaginer de nouveaux contours et de nouvelles voix, d’imaginer un avenir possible.

Dieu fait des choses importantes la nuit !

Entrons dans les nuits libératrices et créatrices de Dieu, afin qu’au crépuscule de l’indicible souffrance, de tant de vies qui s’éteignent, en Terre Sainte, en Ukraine, au Soudan, au Congo et en bien d’autres lieux, Dieu nous aide à voir quelque chose de nouveau, à avoir le regard des peuples qui cherchent la paix et la tranquillité dans le cœur obscur de la nuit.

Le Christ est ressuscité, Alléluia !