ConnecSion : se réunir là où l’histoire a commencé

28 juillet 2025

Les congrégations religieuses, dont les membres sont dispersés à travers le monde, bénéficient à la fois de belles bénédictions et d’une mosaïque de situations diverses.

Une mission commune, transfrontalière et culturelle, peut élargir les horizons. Pourtant, des facteurs apparemment anodins, comme les différences de langue et de fuseau horaire, ainsi que le manque de temps dû à un engagement sans faille dans les ministères locaux, peuvent fragiliser les liens internationaux plus que prévu.

Au-delà de l’écran

Ces dernières années, Zoom, WhatsApp et autres outils similaires ont permis de combler de nombreuses lacunes. Pourtant ils ont engendré de nouvelles pressions. La surcharge d’informations et l’attente d’être « toujours connecté » peuvent finir par ternir la chaleur d’une connexion authentique.

Priorité aux rencontres

Conscientes de ces enjeux, les sœurs de Notre-Dame de Sion privilégient, dans la mesure du possible, les rencontres qui dépassent les écrans et les contraintes temporelles. Les expériences en présentiel, comme les séjours d’études à l’étranger, les échanges communautaires de courte durée et les assemblées générales en différents lieux, nous rappellent que rien ne remplace la richesse des moments passés ensemble, face à face.

ConnecSion

La récente rencontre ConnecSion a concrétisé cette priorité. Quatorze sœurs de huit pays se sont réunies à Strasbourg et à Paris pendant deux semaines pour s’immerger ensemble dans les origines historiques et spirituelles de Sion, là où l’histoire de Sion a commencé.

Redécouvrir les racines de Sion

Grâce à la présentation soignée d’une riche documentation d’archives, la vie du fondateur de NDS, Théodore Ratisbonne, a été reconstituée. Arpenter les rues où il a marché, visiter les maisons où lui et sa famille ont vécu, et se tenir dans les lieux où il a prié, étudié et servi, ont donné corps à une histoire se déroulant dans la France du XIXe siècle, que les sœurs avaient lue, mais jamais vue dans leur contexte.

L’Histoire prend vie

Au fil de ConnecSion, les récits s’entremêlent pour donner vie à l’Histoire.

Avec les sœurs de Saint-Louis à Juilly, le groupe a approfondit sa compréhension des liens entre les deux congrégations. Le fondateur des sœurs de Saint-Louis, Louis Bautain, professeur de philosophie du jeune Théodore lui a fait découvrir une science alliant philosophie et théologie, exaltant la foi au-dessus de la raison. En fréquentant ce cours, Théodore rencontra celle qui allait devenir son guide spirituel, Louise Humann.

Un autre jour, le groupe a visité l’église Saint-Jean-Baptiste, où Théodore célébra sa première messe. C’était la première église catholique où il avait mis les pieds, à l’occasion des funérailles de Thérèse Brek, une autre amie de Louise Humann. Louise et Thérèse avaient toutes deux signé le Pacte de Turkenstein, union spirituelle de leurs cœurs pour la promotion de l’éducation et de la connaissance de la religion, qui a façonné la formation de Théodore grâce à ses enseignements.

Les sœurs contemplèrent ces événements en nettoyant la mousse de l’autel du site de Turkenstein, avant de rendre grâces.

Sur les traces d’un héritage

En remontant encore plus loin dans le temps, une séance a exploré la vie remarquable du grand-père de Théodore, Cerf Beer, figure pionnière dans l’extension des droits civils et politiques aux Juifs de France. Au milieu du XVIIIe siècle, il était l’une des quatre familles juives autorisées à résider à Strasbourg. Représentant général de la nation juive en Alsace, il œuvra sans relâche pour la justice, fondant des synagogues et des écoles, des hôpitaux et obtenant l’abolition de la capitation à laquelle les citoyens juifs étaient soumis depuis longtemps. Son engagement courageux en faveur de la dignité humaine trouve un écho dans le charisme de Sion aujourd’hui.

Construire de nouveaux souvenirs partagés

Tout aussi significatifs que les visites et les séances d’étude étaient des moments de réflexion, d’échange et de convivialité. Lors des pauses et les pique-niques, les sœurs se sont racontées les différentes manières dont le charisme de Sion s’exprime dans leurs régions, sous des formes façonnées par les réalités locales de la Roumanie, du Brésil, du Costa Rica, de l’Égypte, du Congo, de la Belgique, de la France et de la Pologne. Nombreux furent les moments de prière et d’action de grâce pour ces nouveaux souvenirs partagés.

Une communion renouvelée

ConnecSion a été une merveilleuse expérience d’apprentissage historique. Mais au-delà de cela, l’écoute et le partage, au cœur des espaces qui ont façonné l’identité collective de Notre-Dame de Sion, ont renforcé leur sentiment d’appartenance. Les participantes sont reparties avec une vision renouvelée de la communion, non seulement comme un idéal, mais aussi comme quelque chose à mettre en pratique au sein de la Congrégation et dans le monde où elles servent.

 

Voir plus de nouvelles
Partager par