Approfondir l’harmonie chrétienne et judéo-chrétienne à Iași, Roumanie

Le 21 janvier, dans le diocèse de Iași, en Roumanie, le Dimanche de la Parole de Dieu a été célébré par un Symposium biblique à caractère œcuménique et judéo-chrétien.

 

Il s’agissait de la deuxième édition annuelle de l’événement, organisé par le Bureau de la pastorale biblique du diocèse de Iași (directrice : Sœur Iuliana Neculai, NDS) et le Bureau œcuménique (directeur : Père Iosif Antili). Environ 70 personnes sont venues participer en personne, et d’autres se sont jointes via le flux interactif en direct diffusé par Radio ERCIS FM.

Le symposium de l’année dernière a été la première initiative majeure de Sr. Iuliana, nouvellement nommée directrice du bureau de la pastorale biblique du diocèse. C’était sa façon de répondre à l’appel du Pape François de 2019 pour promouvoir l’étude des Saintes Écritures chaque année le troisième dimanche du mois de janvier.

 

La date fixée par le Pape pour la commémoration de la Parole de Dieu n’est pas fortuite : elle se situe juste après la Journée du judaïsme de l’Église catholique et au milieu de la Semaine de prière œcuménique pour l’unité des chrétiens dans l’hémisphère nord. En tant que telle, elle vise à sensibiliser les catholiques à notre identité à deux niveaux. Elle nous rappelle la centralité de la Parole de Dieu dans notre identité chrétienne. Et c’est une occasion d’acquérir une connaissance de la tradition juive que l’on trouve dans le Premier Testament, afin de mieux apprécier les dons communs et les identités spécifiques du christianisme et du judaïsme.

 

Après le succès du symposium de l’année dernière, Sr. Iuliana était un peu nerveuse à l’idée de répondre aux attentes. En même temps, elle s’est sentie obligée de continuer à offrir aux Roumains des éléments de réflexion sur le dialogue autour de la Parole de Dieu, une dimension chère aux sœurs de Notre Dame de Sion.

 

Cette année, l’événement a été ouvert par l’Évêque Émérite Petru Gherghel du diocèse de Iași, et modéré par le P. Iosif.

Sr. Iuliana a été la première à prendre la parole. Elle a commencé par exprimer l’espoir du Pape François que la connaissance de la Parole puisse susciter chez les gens un désir d’unité et de dialogue authentique. Son introduction a été suivie par les interventions de spécialistes juifs, orthodoxes, protestants et catholiques.

 

La Prof. Felicia Waldman a parlé de la valeur de la parole dans la tradition juive. Dans ce contexte, elle a présenté différentes définitions du mot « parole » : comme intention divine et instruction orale, mais aussi comme pensée humaine et prière prononcée. Elle a déclaré que le mot est une énergie puissante qui incarne de multiples interprétations, qui, a-t-elle averti, peuvent être constructives ou destructrices.

 

La conférence du P. Cătălin Vatamanu était inspirée de Colossiens 4,3 :  » Priez pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la Parole, pour annoncer le mystère du Christ « . Il a mis l’accent sur l’importance de l’unité des chrétiens dans notre marche avec Dieu vers Dieu, et a recommandé que la lecture des Saintes Écritures conduise à la prière et à l’incarnation de la Parole.

 

Le Rév. Florin Vasiliu a examiné le rôle de la lecture dévotionnelle de l’Écriture dans la croissance spirituelle des croyants : une lecture personnelle qui englobe la dimension mystique et qui est liée à la prière. Il l’a décrite comme un acte délibéré d’approche et de rencontre de Dieu, qui exige de la constance et un partage avec d’autres.

 

Le P. Zoltán Oláh a posé la question : Que disent les livres prophétiques sur l’identité prophétique ? Il a présenté différentes perspectives sur les prophètes bibliques, en considérant la signification du terme « prophète » et le phénomène de la prophétie dans l’antiquité, et en examinant le caractère prophétique des Écritures.

 

Chaque exposé a été suivi de questions et d’un débat animé. L’importance de cet événement devient plus évidente lorsque l’on sait que l’Église catholique de Roumanie, poussée dans la clandestinité pendant le communisme pour réapparaître dans les années 1990, est encore en train de trouver son identité au sein de la communauté ecclésiale mondiale d’aujourd’hui. Un participant a rappelé l’importance de tirer le meilleur parti de cette liberté relativement nouvelle en permettant à la grâce de Dieu de se déverser par le biais de la Parole.

Beaucoup ont été touchés par la conférence du professeur Waldman et l’ont approchée pendant la pause pour poursuivre la conversation. Ciprian Fecheta, un étudiant du séminaire catholique, a déclaré que sa conférence lui « a montré un nouveau visage du judaïsme ».

Ciprian a également apprécié de rencontrer des séminaristes orthodoxes pendant la pause, comme une expérience personnelle de rencontre et d’amitié, mais aussi comme un pont entre les confessions et un moyen de mieux comprendre sa propre identité.

Les commentaires des autres révèlent une profonde curiosité pour apprendre, comprendre et vivre la Parole de Dieu dans une attitude d’unité chrétienne et d’harmonie judéo-chrétienne.

Cristina Bejan a décrit l’ensemble de la conférence comme une « grande nourriture » et a résumé l’appréciation générale de l’opportunité d’établir des liens avec d’autres dénominations et confessions : « Cela ouvre les horizons de nos cœurs et de nos âmes », a-t-elle déclaré. « Créer l’unité dans la diversité apporte une vraie joie ».

 

Regardez le symposium en roumain sur YouTube à ces liens :
Partie 1
Partie 2

 

De gauche à droite : Le révérend Florin Vasiliu, le père Cătălin Vatamanu, la professeure Felicia Waldman, l’évêque émérite Petru Gherghel, Sœur Iuliana Neculai, le père Zoltán Oláh et le père Iosif Antili.